Intitulé « Renforcer notre positionnement ESG », cet axe vise à affirmer le rôle de la BCF en matière de durabilité en s’appuyant sur l’engagement suivant : « Nous renforçons notre positionnement ESG et assurons une gestion rigoureuse des risques qui y sont directement ou indirectement liés. »

Pour garantir la mise en œuvre et la portée de cet engagement, deux ambassadeurs ESG ont été désignés avec pour missions de : Donner une visibilité concrète à cet axe stratégique ; Assurer son intégration à tous les niveaux de l’organisation ; Mettre en lumière son importance ainsi que sa transversalité dans l’ensemble des décisions de la Banque.

Le premier ambassadeur est M. François Briguet, responsable ESG et membre de la Direction générale élargie. Il coordonne le groupe de travail ESG transversal et pilote la mise en œuvre des initiatives ESG à l’échelle de l’établissement.

Le deuxième ambassadeur est Me Christophe Mettler, responsable de la division Juridique, risques et compliance, et membre de la Direction générale. Il agit en tant que sponsor principal sur les aspects réglementaires, la Politique de développement durable, ainsi que la supervision des engagements ESG. Il veille également à l’évaluation et à la gestion globale des risques, y compris ceux spécifiquement liés aux enjeux ESG.

Ce renforcement stratégique s’inscrit pleinement dans la vision d’ensemble validée par le Conseil d’administration, au sein duquel Mme Dominique Jordan assume le rôle de référente ESG, consolidant ainsi la cohérence de l’approche à tous les niveaux de gouvernance.

En savoir plus

Des objectifs clairs et des initiatives concrètes

Comme mentionné dans le message des présidents, la démarche de la BCF repose sur un principe de pragmatisme. L’élaboration de notre plan d’actions ESG s’est articulé autour des étapes suivantes :
1. Identification des défis stratégiques ESG
2. Définition des objectifs ESG à long terme
3. Mise en place des initiatives stratégiques associées

Défis stratégiques

La BCF a identifié cinq défis prioritaires à relever dans le cadre de sa stratégie ESG :
– Prévenir l’éco-blanchiment (greenwashing) : éviter toute communication trompeuse relative aux engagements ESG, qu’il s’agisse de déclarations non vérifiées, de pratiques internes incohérentes ou de produits présentés à tort comme durables.
– Renforcer la transparence : assurer une information claire et conforme aux standards afin de garantir l’accès aux financements sur les marchés et auprès des investisseurs institutionnels.
– Surveiller les risques financiers liés à la nature : mettre en place une surveillance renforcée du portefeuille de crédits exposé aux risques climatiques, conformément au cadre réglementaire y relatif, notamment celui de la FINMA.
– Gérer les risques de transition : accompagner l’économie cantonale dans sa transformation en atténuant les risques associés aux évolutions réglementaires et technologiques liées à la transition énergétique.
– Mesurer l’empreinte carbone : obtenir des données fiables et actualisées sur les émissions de CO2 des projets financés, afin de mieux hiérarchiser les actions à fort impact environnemental.

Objectifs stratégiques

Pour répondre à ces défis, la BCF s’est fixé les objectifs suivants :
– Lutter contre l’éco-blanchiment (greenwashing) : adopter des engagements ESG spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporellement définis (SMART). Promouvoir une approche cohérente et factuelle à tous les niveaux de la banque;
– Garantir l’accès aux financements : fournir des informations fiables aux investisseurs, conformes aux exigences des marchés en matière de durabilité ;
– Gérer efficacement les risques physiques : intégrer l’analyse des risques climatiques dans le processus de crédit (checklists, cartographies, stress tests) et mettre en oeuvre des mesures préventives adaptées ;
– Réduire les risques de transition : aligner les portefeuilles d’actifs sur les objectifs climatiques et les exigences réglementaires. Vérifier régulièrement la Politique de Crédit et surveiller les expositions à risque ;
– Améliorer le conseil en financements et la qualité des données : renforcer l’accompagnement de la clientèle dans la transition énergétique, améliorer la collecte des données relatives aux bâtiments, favoriser l’interopérabilité des systèmes internes et experts, et exploiter ces données pour orienter les actions.

Initiatives stratégiques

Chaque initiative stratégique ESG de la BCF s’inscrit dans une démarche rigoureuse, articulée autour de quatre piliers :
1. Définition de l’action à entreprendre
2. Identification du risque ESG visé
3. Mise en place de mécanismes de contrôle assurant la traçabilité, la transparence et la documentation des actions menées
4. Mise en oeuvre d’un système de suivi pour évaluer l’efficacité, la portée et la pérennité des mesures
Ce cadre méthodologique doit permettre une mise en oeuvre cohérente, mesurable et durable des engagements ESG.

Mesures concrètes

Concrètement, plusieurs actions sont planifiées afin de renforcer l’intégration des enjeux ESG dans les activités de crédit :
– Élargissement de la collecte de données ESG à l’ensemble du portefeuille de crédits existant
– Création d’un guide de la rénovation, destiné à fournir un soutien structuré aux client-e-s et aux conseillers/ères
– Analyse et mise en place d’un outil dédié à la collecte de données ESG pour les crédits aux PME
– Développement d’une offre standardisée intégrant les critères ESG, notamment dans le cadre des marchés publics
– Définition d’objectifs quantitatifs mesurables à atteindre par les conseillères et conseillers

Concernant les activités de placement, les mesures suivantes seront mises en oeuvre afin d’intégrer les aspects ESG dans la gestion de patrimoine :
– Définition d’objectifs quantitatifs clairs et mesurables pour les conseillères et conseillers en matière d’intégration ESG.

Guide de la rénovation énergétique

Réduire les risques en lien avec l’ESG

Dans le cadre de sa stratégie ESG, la BCF doit prendre en considération des risques spécifiques qui peuvent avoir un impact significatif sur sa réputation et ses performances financières. Ces risques se déclinent en trois catégories principales :
le risque d’éco-blanchiment (greenwashing) qui concerne les informations ou déclarations trompeuses que la Banque pourrait émettre en lien avec les principes ESG. Ce risque inclut des pratiques internes inadéquates ou non appliquées, des produits non ESG ou encore des lacunes dans le processus de conseil ;
le risque physique, lié aux effets financiers du changement climatique. Ces effets peuvent être directs, par exemple des dommages causés aux biens immobiliers ou une baisse de productivité, ou indirects, comme la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Les risques climatiques physiques sont qualifiés d’aigus quand ils découlent d’événements extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes) et de chroniques lorsqu’ils résultent de changements graduels (hausse des températures, glissement de terrain, inondation, etc.) ;
le risque de transition, associé à l’adaptation de la Banque à une économie décarbonée. Une transition mal maîtrisée impactera négativement les risques de marché, de réputation, technologiques, politiques et juridiques.

Les trois risques ESG pour la BCF sont intégrés dans la gestion des risques globaux de la Banque et font partie intégrante du service de contrôle interne suivi par la Direction générale et le Conseil d’administration. Le niveau de risque ESG est qualifié de faible à moyen actuellement.

Risque d’éco-blanchiment (greenwashing)

À la BCF, le risque d’éco-blanchiment (greenwashing) est actuellement considéré comme faible, malgré le durcissement progressif des critères imposés par les agences de notation ESG. Cette pression croissante comporte le risque sous-jacent de voir les entreprises surévaluer leurs efforts en matière d’ESG pour obtenir une meilleure notation. La BCF adopte une approche rigoureuse et transparente, reposant sur une gouvernance solide et des processus décisionnels clairement définis, garantissant l’implication de toutes les parties prenantes responsables de la mise en oeuvre des mesures ESG.

Enfin, le renforcement du cadre légal et réglementaire (directives ASB, Loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique (LCI), Ordonnance relative au rapport sur les questions climatiques) réduit considérablement le risque d’éco-blanchiment (greenwashing). Les écarts sont directement sanctionnés par une baisse de la notation des agences de rating qui exigent des indicateurs de performances et d’impact chiffrés et transparents.

A ce jour, la BCF a fait preuve d’une grande prudence dans ses annonces, s’assurant toujours de disposer de preuves factuelles et chiffrées avant toute publication.

Toutes les mesures annoncées en 2024 concernent des actions en cours ou planifiées, avec un budget spécifique alloué. Cela garantit que seuls des engagements réalistes et réalisables sont communiqués, évitant ainsi toute promesse qui ne pourrait être tenue.

Risque physique

Au regard du niveau de risque inhérent faible, la Banque n’a pas pris de mesures spécifiques en l’état. La situation est réévaluée périodiquement. Aucune mesure n’est pour l’instant prévue à court terme.

Risque de transition

La Banque s’est mise en conformité avec les deux directives de l’ASB qui sont obligatoires et contraignantes pour l’ensemble des banques membres de l’ASB. En définissant ses politiques de placements et de crédits, elle s’est assuré la base nécessaire pour agir de manière positive sur le risque de marché.  Néanmoins, elle doit réévaluer annuellement ses ambitions à travers ses objectifs édictés dans sa Charte de développement durable afin de mesurer l’impact réel de ses actions.

La Banque doit également anticiper les évolutions des réglementations et des bonnes pratiques ESG, et documenter ses initiatives dans ses rapports de développement durable et de gestion, offrant ainsi une transparence maximale aux investisseurs.

Les autres risques (marché, corruption, blanchiment, fraude, etc.) font partie intégrante de la gestion des risques globaux de la Banque et ne sont pas développés dans le présent rapport.

La nouvelle politique de placement a été mise en place dès le 1er janvier 2024 et toutes les préférences ESG des client-e-s ont été récoltées depuis cette date.

Consciente que tout changement de culture d’entreprise nécessite un engagement soutenu et une motivation à long terme, la BCF a adopté une approche pragmatique afin que les actions entreprises génèrent un impact tangible. Il est essentiel pour la BCF de donner du sens à ses collaboratrices et collaborateurs, afin qu’ils puissent offrir des conseils éclairés et adaptés aux besoins spécifiques de chaque client-e. L’objectif est d’accompagner l’ensemble des parties prenantes dans la transition climatique.

Ce processus est soutenu par le Conseil d’administration et la Direction générale de la Banque qui veillent à la mise à disposition des ressources humaines et financières nécessaires. En outre, chaque conseillère et conseiller bénéficie d’une formation continue afin d’atteindre les objectifs exigés par la double matérialité.